Sosa 350 – Jean Baptiste Painblanc (1750-1814) – D’une école centrale à l’autre

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Temps de lecture : 7 minutes

J’ai décidé, pour vérifier, étoffer et donner vie à mon arbre de rédiger un billet sur certains de mes ancêtres. Comme tout le monde j’ai mes chouchous, mais pour ne pas faire de jaloux, j’ai décidé de les sélectionner de façon aléatoire, sinon je ne ferais de billet que sur ceux dont je sais déjà qu’ils ont un petit truc en plus. J’ai donc décidé de les tirer au sort parmi mes sosas dans les générations 5 à 9. Une fois sélectionné, même si je ne connais pas grand-chose sur l’heureux élu, je me fixe pour règle de ne pas tergiverser et de faire un billet sur lui quels qu’en soient l’intérêt et les informations que je possède à son sujet.

Jean Baptiste Painblanc (sosa 350) est et sa femme Anne Françoise Gauquelin (sosa 351) sont les parents d’une fille unique Françoise Michelle Painblanc (sosa 175) dont la descendance sera rouennaise. Pourtant les Painblanc sont originaires de la Manche.

Jean Baptiste est né le 14 avril 1750 à Marcey (aujourd’hui Marcey-les-Grèves) limitrophe d’Avranches au nord-ouest, sur l’autre rive de la Sée. 

Marcey la carte d'état-major
Marcey sur la carte d’état-major (Géoportail)

Il est le fils de Jean Baptiste Painblanc (sosa 700) et Jacqueline Chrétien (sosa 701). Ceux-ci se sont mariés en 1740 à Tirepied à une petite dizaine de kilomètres à l’est de Marcey, et où Jean Baptiste père était né en 1710. Sa mère quant à elle est née vers 1715, mais je ne sais pas (encore) où. Son père était alors veuf de Marguerite Poulard avec qui il s’était marié à Marcey en 1736 et avait eu une fille Renée Marguerite née le 23 décembre 1737 également à Marcey.

Avant Jean Baptiste, sont nés à Marcey 2 autres enfants du couple Painblanc x Chrétien:  

  • Julien Paterne né le 13 mars 1744 à Marcey, qui se mariera avec Julienne Charlotte Rivière à Avranches en 1768 et décèdera en 1807 à Saint-Jean-le-Thomas où il était employé des douanes
  • Jacqueline le 16 novembre 1746 et dont je ne sais rien ensuite.

Après Jean Baptiste un dernier fils, Julien François, naît le 20 janvier 1754, dont je ne sais rien de plus, si ce n’est qu’il était encore en vie en 1769.

Jean Baptiste grandit donc à Marcey avec ses parents et au moins sa sœur Renée et ses frères Julien Paterne et Julien François. J’ai peu d’informations sur ses parents. Hormis dans les actes de naissance et mariage de leurs enfants, je ne les trouve jamais cités. Son père décède le 12 septembre 1772 au Val-Saint-Père, il est alors jardinier. 

Tout comme pour ses parents je ne trouve aucune mention de Jean Baptiste avant son mariage avec Anne Françoise Gauquelin, le 26 août 1777 paroisse Saint-Gervais à Avranches. Jean Baptiste est alors domicilié paroisse Notre-Dame-des-Champs depuis 10 mois. Anne Françoise est originaire de Braffais. Leur premier et, très probablement, seul enfant naît l’année suivante le 26 septembre 1778 toujours paroisse Saint-Gervais à Avranches. C’est une fille prénommée Françoise Michelle (sosa 175). A cette époque il est drapier et/ou étaminier. En somme, il était tisserand d’étoffe de laine.

De 1778 à 1796, je ne trouve encore une fois aucune trace de Jean Baptiste. La Révolution est passée par là et je ne sais pas comment Jean Baptiste et son épouse l’ont vécue.

Sa mère Jacqueline Chrétien décède à Avranches le 13 octobre 1792, mais pas non plus de trace de Jean Baptiste dans l’acte (aucun témoin autre que le prêtre et le sacristain n’est cité).

Nous retrouvons trace de Jean Baptiste en 1796 lors de la création de l’Ecole Centrale d’Avranches.

Les écoles centrales sont créées par la loi du 3 brumaire an IV. Il en existe une dans chaque département. Elles sont inspirées de la pédagogie des Lumières et promeuvent les sciences aux dépens des langues anciennes.

Celle d’Avranches s’installe dans l’ancien collège créé au XVIe siècle, dans le nouveau bâtiment, assez récent puisque la première pierre en a été posée en 1781. Pendant la Révolution ce bâtiment avait servi de prison.

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Et donc, le 28 vendémiaire an V, Jean Baptiste Painblanc est nommé concierge et garçon de bureau de cette école centrale, pour un traitement annuel de 500 livres. Pourquoi ? Comment est-il arrivé là ? Mystère… toujours est-il qu’il restera à cette place jusqu’à la fermeture de l’école en 1803 après la décision du Consulat de fermer ces écoles pour les remplacer par les lycées et collèges qui consacrent le retour à la tradition basée sur les lettres classiques et les mathématiques. Jean Baptiste avait semble-t’il toute la confiance de l’administration puisqu’il est chargé à ce moment à de garder les scellés apposés sur les portes de la bibliothèque et des cabinets de physique, chimie et d’histoire naturelle de l’école.

Lycée Corneille

C’est sans doute grâce à cette confiance, que nous le retrouvons 3 ans plus tard à Rouen où il est alors dépensier du Lycée de la ville. Ce lycée est aujourd’hui le Lycée Corneille qui a lui aussi été érigé en Ecole Centrale et est devenu lycée à la fermeture de l’école. C’est a priori une promotion à la fois pour le poste occupé et pour le statut du Lycée, plus prestigieux que celui d’Avranches.Il a donc été nommé à Rouen entre 1803 et 1806. Il y est venu avec sa femme et sa fille Françoise Michelle. C’est d’ailleurs grâce au mariage le de celle-ci que je sais que Jean Baptiste était dépensier du Lycée et y habitait. Sa fille est alors également employée du lycée, puisqu’elle y est lingère. Elle se marie donc le 14 février 1806 (jour de la Saint-Valentin…) avec Guillaume Louis Martin (sosa 174), lui aussi lié au Lycée, puisqu’il est homme de confiance de son proviseur, M. Dujardin.

L’époux est également d’Avranches. Sans en avoir la preuve, je pense qu’ils sont venus tous ensemble à Rouen dans le sillage de Jean Baptiste. Bien que sa descendance ait fait souche à Rouen, Jean Baptiste revient vivre à Avranches entre 1806 et 1814 car il y décède le 25 octobre 1814, il est alors qualifié de jardinier dans son acte de décès. La fourchette pour son retour à Avranches peut d’ailleurs sans doute se réduire à 1812/1814, car son épouse Anne Françoise Gauquelin est décédée à l’Hospice d’Humanité de Rouen le 19 avril 1812. On peut noter que le décès de Jean Baptiste est déclaré par David Martin (sosa 348), le père de son gendre Guillaume Louis Martin. Le couple Guillaume Martin et Françoise Martin revient lui aussi un temps à Avranches où il donne naissance à leur deuxième fille Françoise Victorine (sosa 87) le 4 janvier 1817. Une première fille (Reine Françoise Henri) était née en novembre 1806 à Rouen. Guillaume est alors dit tisserand. Cependant nous retrouvons le couple à Rouen en 1831 où il réside au moment du mariage de Reine Françoise Henri avec François Etienne Boucourt le 29 août. Ce dernier est alors commis au Collège Royal de Rouen (toujours le Lycée Corneille d’aujourd’hui). Guillaume a encore changé de profession puisqu’il est alors préposé aux douanes. Françoise Michelle mourra à Grand-Quevilly (dans la banlieue rouennaise) en 1844 après son mari décédé au même endroit en 1842.


Sources :

2 Replies to “Sosa 350 – Jean Baptiste Painblanc (1750-1814) – D’une école centrale à l’autre”

  1. 1
    BOITON Pierre

    Jean Baptiste Painblanc (sosa 350) est et sa femme Anne Françoise Gauquelin (sosa 351) sont les parents d’une fille unique Françoise Victorine Painblanc (sosa 175) .
    François Michelle plutôt!
    Bien intéressante cette fiche d’ancêtre!
    Belle journée
    PB

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