Carte n° 17

Transcription

Mademoiselle
Je suis sensible à votre delicate attention en m’envoyant
un gateau souvenir du voyage de Louise à Rouen, Merci.
Quel voyage ! et quels heureux souvenirs elle m’a rapportés.
Je m’étonnais qu’elle ne fût pas rentrée l’heure dite.
Mais nous avons supporté patiemment notre déception en
compagnie du Papa et de la Maman Constantin…
J’étais tout d’abord surpris… mais il paraît qu’elle a pris
tant de cidre bouché, que je ne m’étonne plus… à force
de faire partir du cidre !!! on ne peut plus partir soi-même !!!
Trop de lumière éblouit ! et je comprends que, illuminée par
le gros cidre, elle ait pris une heure pour autre et manqué
son train !!! Mais tout cela n’est rien; elle est contente c’est
le principal. Louise et votre famille sont en bonne santé et vous envoient
avec moi l’expression leurs bons sentiments. F. Cuffel curé

Analyse

Pas de date pour cette carte, pas de cachet non plus. Et pas de destinataire indiqué, elle avait vraisemblablement été envoyée dans une enveloppe.

Néanmoins, il est évident qu’elle est envoyée à Marie, puisqu’elle relate un voyage de Louise, sa sœur, à Rouen. Je suppose que Louise était allée voir Marie et qu’elles avaient bien fêté ça en buvant un peu trop de cidre, au point que Louise avait raté son train de retour. La carte est envoyée de Foucart, à l’époque Louise semble y habiter encore. Nous sommes donc avant 1912.

Foucart est sur la ligne de train Rouen-Le Havre, très pratique donc pour les Constantin qui peuvent ainsi visiter facilement la famille à Foucart ou à Rouen. Aujourd’hui la gare de Foucart-Alvimare est toujours desservie par le TER.

Et c’est le curé qui l’envoie, Fernand Cuppel. On le trouve sur la liste électorale de Foucart en 1913.

On peut remarquer que le hasard de l’alphabet le fait apparaître juste en dessous de Firmin et Jules Constantin.

Il est indiqué que Firmin et Jules habitaient Année. Il s’agit d’un lieu-dit au sud de Foucart et au sud de la voie ferrée. Le bourg du village lui, est situé au nord de la gare.

Quant au curé, bien évidemment, il habite à l’église. Enfin je suppose plutôt au presbytère, mais ne soyons pas tatillons. Et il n’habite pas seul, il héberge également Théophile Cuffel son père.

Quelques recherches sur Gallica, Geneanet et sur le site des AD76, m’indiquent qu’il officie à Foucart depuis 1907. Il y est venu avec ses parents, et sa mère y décède en 1910. Il quittera sa cure en 1914 car il a été nommé curé de la Cerlangue.

La carte a donc été écrite entre 1907 et 1912 date à laquelle je suis sûre que Louise avait déjà quitté Foucart.

Dans le prochain billet j’étudierai la dernière carte.