Jacques Roux (1752-1794)

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Jacques RouxJacques Roux est né à Pranzac (Charente) le 21 août 1752. Il est le 3e enfant (2e fils) de Gratien Roux et Marguerite Montsallard qui auront en tout 13 enfants.

Ses parents se sont mariés à Bussière-Badil (Dordogne) le 16 juillet 1749. Ils sont tous deux issus de la bourgeoisie locale. On trouve dans leur ascendance de nombreux notables occupant des postes notamment dans la justice ainsi que des médecins. L’un des aïeux de Jacques Roux serait d’ailleurs François de Monsallard Intendant, médecin du roi Henry IV en 1615, et maître des barrages et eaux minérales de France.

A 15 ans en 1767, après des études au séminaire d’Angoulême chez les lazaristes, Jacques Roux est nommé chanoine de la paroisse de Pranzac par le Comte des Cars seigneur de Pranzac.

Il sera ensuite enseignant (en philosophie et en physique) au séminaire d’Angoulême. En 1779, il est compromis dans une affaire de meurtre : le cuisinier du séminaire tira une nuit sur des jeunes gens qui s’amusaient à casser les vitres du bâtiment, et tua l’un d’eux. Il prétendit ensuite que l’abbé Roux lui avait donné des ordres en ce sens. Roux, qui s’était enfui, fut rapidement arrêté, ainsi que le supérieur du séminaire et trois autres prêtres. L’affaire ne fut jamais entièrement tirée au clair, mais il fut libéré au bout d’un mois et demi par arrêt du Parlement.

Il devint ensuite aumônier et vicaire au château de Montlausier en Saintonge, avant d’être nommé curé de Cozes : ses supérieurs lui attribuent de la « régularité » et des « mœurs irréprochables ». Deux ans avant la Révolution, il fut muté à Saint-Thomas-de-Conac (Charente-Maritime). Après la nuit du 4 août, enthousiasmé par les idées de la Révolution, il prêche au prône « la doctrine dangereuse que les terres appartenaient à tous également », et il participe probablement, en avril 1790, à la mise à sac des châteaux de Boisroches et Saint-Georges-des-Agoûts (ce qu’il réfute cependant dans la lettre à Marat ci-dessous). Il est l’un des premiers prêtres à prêter serment à la Constitution civile du clergé.

Il s’enfuit à Paris, et devient très vite un des acteurs majeurs de la Révolution comme fondateur du mouvement des « Enragés ».

Je ne développerai pas ici la « carrière » de Jacques Roux le « curé rouge » entre 1792 et 1794 (je vous renvoie pour cela ici), mais je citerai seulement quelques évènements :

  • en 1792, il prononce le discours suivant :
  • le 21 janvier 1793, il accompagne Louis XVI à l’échafaud envers lequel il fit preuve d’une grande dureté,
  • le 25 juin 1793, il publie le Manifeste des Enragés où il exprime son programme considéré comme précurseur du communisme. Ces idées allaient être progressivement adoptées par le gouvernement révolutionnaire, et aboutirent à la Terreur,
  • Trop critique du régime, trop « à gauche », Roux est alors désavoué par Robespierre et Marat qui s’acharnent alors contre lui et déclenchent contre lui une campagne visant à le faire passer pour un contre-révolutionnaire.
  • Arrêté en septembre 1793 pour être jugé par le Tribunal révolutionnaire, le 4 février, jour où lui est notifiée la décision du tribunal, il se poignarde devant ses juges. Il ne meurt pas immédiatement et est transporté à la prison de Bicêtre où il réitére sa tentative le 10 février et cette fois-ci réussit son suicide.

Pourquoi ce billet sur Jacques Roux ?

Tout simplement parce qu’une grande partie la famille Marie (ma belle-mère) est originaire de Pranzac et est également issue d’une famille de notables de ce village, les Tourette. Quoique Marie n’aie aucun lien de parenté avec Jacques Roux, les deux familles sont tout de même liées :

  • le parrain de Jacques Roux était Jacques Tourette aïeul de Marie à la 9e génération,
  • Marie Roux, nièce de Jacques était l’épouse de Henry Tourette petit fils d’Henry Tourette fils du précédent. Son seul fils Paul étant probablement décédé avant elle, elle a désigné Louis Emile Tourette (sosa 22 de Marie) comme légataire universel.

Sources :

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