Mon grand-père André Pierre Pessiot est né le 9 décembre 1922 à la Guerche-sur-l’Aubois (18). Il est le fils de Jean Pessiot (1897-1965) ouvrier mécanicien aux chemins de fer Paris-Lyon-Méditérannée et d’Alice Prévost (1903-1966). Sa mère est fille d’un couple de mariniers Antoine Prévost et Eugénie Barbiot. C’est ainsi qu’André recevra le baptême des mariniers : il sera plongé dans l’eau suspendu à une corde du pont de la péniche de ses grands-parents. Lorsqu’il a environ 3 ans, sa mère quitte son père et lui laisse son fils. André ne la reverra jamais.
Jean Pessiot étant peu disponible en raison de son travail, il confie André à ses parents Pierre Pessiot et Victoire Fleurier. André habite donc à Fonfrin, hameau de la Guerche, jusqu’à son certificat d’étude, qu’il obtient après s’être présenté à l’examen en candidat libre, son instituteur ayant refusé de l’y inscrire. À 14 ans il quitte la Guerche pour rejoindre son père à Nevers (58). Ce dernier lui trouve une place dans un garage pour y apprendre la mécanique. André n’est pas du tout intéressé et ne reste que quelques semaines dans cet emploi. Son père lui obtient alors un emploi aux chemins de fer comme ouvrier aux ateliers de Vauzelles où il travaillera jusqu’en 1940. C’est à cette époque qu’il apprendra à jouer au billard, loisir qu’il pratiquera toute sa vie. C’est le fils du patron de l’hôtel où il logeait à Nevers qui lui apprend le jeu. En 1941, à 18 ans, il s’engage dans l’armée de l’air. Le temps de faire ses classes, les allemands envahissent la zone libre, et il est démobilisé. En 1943, il est convoqué pour le STO. Son père le prévient alors de la venue des gendarmes et lui indique comment rejoindre le « maquis » où il passera le reste de la guerre.
Juste après la guerre, il est réintégré dans l’armée de l’air comme aspirant, mais son contrat n’est pas renouvelé et il monte alors à Paris où il a quelques cousins. Il travaille un temps à Paris-Soir, puis décide de passer un CAP de soudeur.
Au cours d’une visite à d’autres cousins à Rouen (les Viel), il fait connaissance avec la fille des boulangers voisins, Micheline Aubé, qui deviendra ma grand-mère. Il trouve un emploi de soudeur sur le chantier du Pont Corneille, et le couple se marie le 12 avril 1948 à Rouen. Leur fils Guy (mon père) naît un an plus tard le 7 mai 1949, et leur fille Patricia le 11 octobre 1954.
André est ensuite agent d’assurances à la Winterthur, puis termine sa carrière en tant que sous-directeur de ‘Normandie Propreté’. Il n’a jamais revu son père après la guerre. Pour son mariage, il l’avait invité, mais celui-ci n’est pas venu. André n’est donc pas allé à son enterrement. Quant à sa mère, il n’en a jamais eu de nouvelles. Voir le texte écrit à l’occasion des 50 ans de mariage de mes grand-parents sur le blog de mon père.
Son ascendance dans ma base sur Geneanet
(Cet article est un ancien article qui se trouvait sur mon site généalogique que je viens de fermer).
Bravo pour cet article Certains bagnards rentre en embarquant comme marin pour gagner leurs passages Il m'arrive d'en trouver mais…